Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄
Τίτλος: | Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄ |
Τόπος έκδοσης: | Κέρκυρα |
Εκδότης: | Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών |
Συντελεστές: | Κώστας Δαφνής, Κώστας Κωστής |
Έτος έκδοσης: | 1987 |
Σελίδες: | 342 |
Θέμα: | Αλληλογραφία Καποδίστρια (Επιστολές προς διαφόρους) |
Στατιστικαί παρατηρήσεις (1828-1830) | |
Χρονική κάλυψη: | 1827-1831 |
Το Βιβλίο σε PDF: | Κατέβασμα αρχείου 39.59 Mb |
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Le remboursement de l’emprunt s’opérerait par l’émission d’obligations portant intérêt, lesquelles stipuleraient que les prêteurs s’engagent à recevoir en paiement du capital l’équivalent en terres, dès que le gouvernement sera en mesures de procéder à la vente des biens nationaux. A son tour ce dernier accepterait alors comme argent comptant celles des obligations que les prêteurs auraient préféré négocier. Jusque-là les intérêts (ils pourront être de 5 à 6 pour 100) leur seraient exactement payés. Le gouvernement ne se refuserait pas même à leur assigner à cet affet un fonds spécial, savoir une petite partie du produit des domaines, et dans ces entrefaites les parties contractantes auraient tout le temps d’établir d’un commun accord le prix des terres destinées au remboursement de l’emprunt, soit au moyen d’une expertise contradictoire, soit en prenant pour base de l’évaluation le revenu de dix années.
Ces premières indications seraient bien imparfaites pour tout autre qui connaîtrait ce genre d’affaires moins bien que vous. Veuillez donc vous donner la peine de les développer vous-même, de les rectifier, enfin d’en former le fond d’un projet que vous présenteriez aux capitalistes de l’Europe. Si vous voyiez la possibilité d’en arrêter dès à présent avec eux les dispositions, à des conditions réciproquement avantageuses, vous avez plein pouvoir de le faire, et vous m’enverriez dans ce cas le contrat aussi promptement que possible, pour que le gouvernement puisse l’approuver et le signer.
Je ne vous cacherai pas que je nourris l’espoir de vous voir remplir avec succès la commission dont je vous charge; car mes propositions me paraissent cadrer avec celles qu’une compagnie française vient de m’adresser par l’entremise de M. Pois de Bard, son fondé de pouvoirs. C’est M. Delaborde qui l’a muni d’instructions relatives au projet de cette compagnie, et il vous donnera par conséquent toutes les informations que vous pourrez désirer à ce sujet. M. Pois de Bard m’assure qu’il s’agirait de réunir une somme de 12,000,000, que les actionnaires emploieraient à l’achat et à l’exploitation de terres en Grèce.
Ma proposition leur offrirait peut-être, avec non moins d’avantages, plus de sûreté. Car ils placeraient leurs capitaux à un intérêt supérieur à celui de tous les effets publics de l’Europe, et à l’expiration de quelques années (je présume que ce ne sera guère au delà de trois à quatre ans) ils se trouveraient en possession de terres, dont le prix aurait été équitablement arrêté. Au contraire, si la compagnie achetait en ce moment des propriétés, soit turques, soit grecques, elle s’exposerait non-seulement à être trompée dans ces transactions si difficiles dans ce pays, mais elle soulèverait aussi un crigénéral contre elle et contre le gouvernement, que les nationaux accuseraient de livrer des provinces entières à des spéculateurs étrangers, lorsqu à peine une fraction du peuple possède un morceau de terre.
Je le répète, à moins qu’on ne me donne un fonds de 1,500,000 francs, et cela une heure plus tôt, l’Eubée et ΓAttique resteront entre les mains des Turcs,
Σελ. 86
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jusqu’à ce que les Puissances puissent concerter des mesures de vigueur pour les en faire sortir; et je crains que jusque-là il n’y ait plus de temps qu’il n’en faut pour compléter l’épuisement et la ruine du pays et des habitants.
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ΠΡΟΣ TON ΣΟΥΤΖΟ
Correspondance, τόμος IV, σ. 139-143
Ο Καποδίστριας πληροφορεί στην αρχή το Σούτζο, ότι δεν έχει καμία οδηγία να του δώσει για τα μείζονα προβλήματα που απασχολούν την Ελλάδα, τον παρακαλεί δε στην περίπτωση που έχει κάποιο νέο από την διάσκεψη του Λονδίνου, να του γράψει το συντομότερο δυνατό. Στη συνέχεια ζητάει τη συνδρομή του για τη δημιουργία των δύο βασικών προϋποθέσεων που θα επέτρεπαν την ύπαρξη της χώρας, δηλ. την εκλογή ηγεμόνα και την έκδοση δανείου. Επανέρχεται στο ζήτημα της εκκένωσης της Αττικής και της Εύβοιας και των προβλημάτων που προκαλούνται εξαιτίας της άρνησης των Τούρκων, με διάφορα προσχήματα, να τις εγκαταλείψουν. Επιμένει, για μια ακόμη φορά, στο ότι ένα δάνειο που θα επέτρεπε την εξαγορά των τουρκικών ιδιοκτησιών στις περιοχές αυτές θα έδινε και την οριστική λύση στην εκκρεμότητα αυτή. Προβλέπει οικονομικές δυσκολίες για το προσεχές μέλλον, δυσκολίες που θα έχουν σαν συνέπεια την ανατροπή της τάξης και ζητάει από το Σούτζο να δείξει όλο του το ζήλο ώστε. 1. Η Βρετανία να στείλει την ενίσχυση των 500.000 φράγκων που έχει υποσχεθεί. 2. Να επιταχυνθεί η εκλογή ηγεμόνα και ακόμη περισσότερο η σύναψη δανείου και 3. Να πληροφορήσει τον Γάλλο βασιλιά για όλα αυτά τα προβλήματα και να ζητήσει τη βοήθειά του.
A Μ. le Prince Soutzos, à Paris
Nauplie, 8/20 septembre 1830
C’est faute d’occasion que j’ai manqué, mon prince, à vous accuser la réception de vos dépêches sous les numéros 4 et 5. J’envoie la présente à Modon, sans savoir quand elle sera expédiée en France.
Je vous transmets ci-jointe une lettre pour S.M. le roi des Français, dont vous trouverez copie dans ma lettre à M. Eynard. Je laisse cette dernière à cachet volant, pour que vous en preniez connaissance. Si M. Eynard est parti pour la Suisse, vous la lui enverrez, et c’est d’après les directions qu’il pourra vous
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donner que vous aurez la complaisance de vous occuper des intérêts que je lui recommande avec instance.
Je n’ai aucune instruction à vous tracer sur le questions majeures qui sont encore soumises aux décisions des cours alliées. Je ne le pourrai que lorsque Messieurs les résidents accrédités auprès du gouvernement grec recevront l’ordre de me faire quelques communications de la part de leurs cours.
Vous êtes à portée de connaître, au moment où vous recevrez ces lignes, si la conférence de Londres a continué ses délibérations, et quels en ont été les résultats. Dans ce cas je compte sur l’empressement avec lequel vous m’en ferez part. Dans le cas contraire le service le plus signalé que vous puissiez rendre à la Grèce, serait de solliciter en sa faveur le prompt accomplissement des deux mesures vitales dont l’exécution forme la condition et la base de son existence. Je vous le répète encore une fois, ces deux conditions sont le choix du prince souverain et la conclusion de l’emprunt.
Par la lettre que j’écris à M. Eynard, vous verrez dans quelle situation nous place le manque des ressources suffisantes pour faciliter l’évacuation des territoires qui sont encore entre les mains des Turcs. Habiles à se prévaloir de la déférence qu’on se plaît à leur témoigner, ces derniers ne cessent d’accumuler les prétextes, afin d’ajourner indéfiniment l’exécution des engagements que leurs commisaires ont contractés envers Messieurs les résidents. En attendant, les musulmans sont toujours maîtres absolus en Attique et en Eubée, et lorsqu’ils devront enfin céder à des injonctions péremptoires, peut-être même à la force, le gouvernement grec ne trouvera plus dans les provinces qu’ils auront abandonnées, qu’à réparer des maux et des pertes sans fin.
Si au contraire le gouvernement possédait une partie de l’emprunt, il mettrait un terme à tous ces délais et préviendrait leurs suites funestes, car il achèterait en bloc et à bon compte les propriétés des Turcs, et fournirait par là à leurs chefs des moyens de liquider la solde des troupes albanaises qui occupent Athènes, Caristos, Nègrepont, etc.
D’ailleurs en supposant que les cours alliées ne puissent aplanir de quelque temps encore les difficultés que paraît rencontrer la nomination d’un prince, comment le gouvernement provisoire pourvoira-t-il dans ces entrefaites aux besoins de l’administration? Ainsi que je vous l’ai déjà marqué, les subsides qu’il a reçus de la France et de la Russie, joints aux revenus des provinces, suffiront pour cet objet jusqu’au mois de novembre. Mais au-delà de ce terme je ne prévois que nouveaux embarras financiers, et avec eux la cessation de l’état de parfaite tranquillité dont le pays jouit actuellement.
Pénétré de ces considérations, voici les démarches que je vous conseille de faire, avec tout le zèle et l’activité qui vous distinguent.
1o. Insistez auprès de l’ambassadeur de S.M. Britanique pour que le subside
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de 500,000 francs qui nous a été promis, nous soit envoyé une heure plus tôt.
2o Dans vos entretiens avec lord Stuard et M. le comte Pozzo di Borgo, appelez leur attention sur l’urgence de hâter le choix du prince souverain, et sur celle encore plus grande de conclure l’emprunt, ou au moins d’en mettre dès à présent une partie à la disposition du gouvernement grec. Autrement les clauses relatives à la délimitation resteront inexécutées.
3o. Faites plus. Fort des bontés dont le roi daigne vous honorer, soumettez-lui les mêmes observations respectueuses. S.M. les accueillera, j’espère, avec bienveillance. Je l’énonce dans la lettre que je prends la liberté de lui adresser. S.M. a tant fait déjà pour ce pays, qu’il doit augurer le plus heureusement des nouveaux bienfaits qu’il est appelé à recueillir de sa part. Je me flatte que le roi verra un gage des sentiments de gratitude et de confiance qu’il inspire à la Grèce, dans l’empressement avec lequel le gouvernement a donné les ordres nécessaires pour que les forteresses de Nauplie fêtassent l’avénement de S.M., en répondant aux salves des bâtiments de guerre français stationnés dans la rade. Cependant M. de Rouen ne m’a encore rien communiqué officiellement sur les changements qui se sont opérés en France.
Veuillez, mon prince, me rappeler au souvenir de M. le comte Molé. Nos relations d’amitié datent de loin, et je ne saurais désirer assez ardemment que les circonstances me permettent de les renouer et de les cultiver, dans un moment où les lumières et les nobles sentiments de M. Molé peuvent exercer une influence si heureuse sur les décisions qui concernent l’avenir et le bonheur de la Grèce.
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ΠΡΟΣ TON CRUD
Correspondance, τόμος IV, σ. 150-154
Ο Καποδίστριας, μετά από γενικότητες, εξηγεί στον Crud πως μόνο μέσω της εργασίας είναι δυνατόν να φτάσει στους στόχους της η Ελλάδα. Λείπουν όμως τα χρήματα για να αξιοποιηθεί η εργασία. Παρουσιάζει μετά τα προβλήματα των δημοσίων οικονομικών της χώρας για να δείξει την αδυναμία του κράτους να προχωρήσει σε χρηματοδότηση της γεωργίας. Παρουσιάζει στην συνέχεια το σχέδιο του για τη χρηματοδότηση της γεωργίας, που θα είχε ως βάση μια υποθηκική τράπεζα. Με τον τρόπο αυτό θα χτυπιόταν η τοκογλυφία και οι απαιτήσεις της μεσαίας τάξης να απασχολείται στο δημόσιο. Επίσης οι ναυτικοί και οι στρατιωτικοί δεν θα ενοχλούσαν πλέον το κράτος με τις απαιτήσεις τους, αλλά με την παραχώρηση σε αυτούς γης θα εύρισκαν μιαν απασχόληση. Τα άτομα αυτά θα γίνονταν έτσι χρήσιμοι πολίτες. Για να πετύχει το σχέδιο αυτό
Σελ. 89
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όμως, η κυβέρνηση χρειάζεται 10 με 12.000.000 φράγκα, ενώ παράλληλα υπάρχουν και άλλα προβλήματα για τα οποία χρειάζονται επειγόντως χρήματα. Να γιατί, εξηγεί, ζήτησε την εγγύηση των Μεγάλων Δυνάμεων για τη σύναψη του δανείου των 60.000.000 φράγκων. Ελπίζει ότι το δάνειο αυτό δεν θα καθυστερήσει, αλλά στην αντίθετη περίπτωση αναρωτιέται μήπως θα μπορούσε ο Crud να πείσει τους Ελβετούς κεφαλαιούχους να δώσουν δάνειο στην Ελλάδα σύμφωνα με τις απόψεις που έχει εκφράσει, στον Εϋνάρδο.
A Μ. Crud, à Genève
Nauplie, 6/18 octobre 1830
J’ai reçu, mon cher Crud, votre aimable et bonne lettre du 24 août. J’apprends avec peine que vous êtes encore dans l’attente d’une réponse à celle que vous avez bien voulu m’écrire dans le temps. Je suis sûr de vous avoir répondu, car je me rappelle qu’il était question d’agriculture, et des secours que la Grèce devait solliciter sous ce rapport si essentiel de la part des pays qui sont le plus avancés dans cette branche vitale de leur civilisation. Je n’ai pas toutes les minutes de ma correspondance, car à peine ai-je le temps de dicter mes réponses.
Je vous vois déjà à Genève et au milieu des vôtres, et je suis bien aise de vous entretenir de cette Grèce à laquelle vous portez, ainsi que tous vos concitoyens, un si noble intérêt. Je tiens infiniment à l’opinion des hommes qui vous ressemblent, et je suis par conséquent flatté de celle dont vous honorez ma conduite.
La tâche qui m’est imposée est au-dessus de mes forces et de mes moyens, non cependant de ma bonne volonté. Je m’efforce de remplir mes devoirs, n’importe les difficultés insurmontables qui sont dans la nature des hommes et des choses de ce pays, et plus encore dans l’influence qu’y exercent nécessairement les intérêts et les événements du dehors.
La Providence n’a pas opéré en vain des miracles pour sauver la Grèce. Dans ses immuables décrets elle a arrêté que cette nation sortirait du tombeau, et qu’elle reprendrait sa place dans le rang des nations libres et indépendantes. Ce décret doit donc s’accomplir, et il s’accomplira par le concours des circonstances qui semblent le plus s’y opposer. Telle a été ma conviction depuis l’année 1821. Elle n’a pas varié, et l’autorité des faits lui donne dans ma conscience des racines tous les jours plus profondes, s’il se peut. Fort de cette conviction, je ne puis pas me laisser décourager par les obstacles que je rencontre à chaque pas et dans toute affaire quelconque, majeure ou secondaire, intérieure ou extérieure. Tout au contraire, ces obstacles ne font que ranimer mes espérances et mes efforts.
Ce peu de mots vous expliquent la marche que j’ai suivie. Je ne m’en écarterai
Σελ. 90
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pas. Elle est droite, elle doit par conséquent mener au port de salut.
Mais pour y arriver qu’a fait la Grèce? que peut-elle faire? Jusqu’ici elle n’a pu que montrer toutes les plaies que lui ont léguées quatre siècles d’esclavage et sept années d’anarchie. Les sonder, c’est reconnaître qu’elles sont mortelles; mais elle désire sincèrement et ardemment se soumettre au régime qui seul peut la guérir radicalement et pour toujours.
Ce régime est le travail. Nous en avons tous les éléments, moins un, faute duquel nous restons pour ainsi dire les bras croisés. Le travail exige des avances, et les avances ne peuvent se faire qu’au moyen de l’argent d’abord, et plus tard du crédit.
Je calcule en masse ce que l’état possède: 10,000,000 de stremmes de terres à mettre en culture. On peut évaluer le stremme à 44 mètres carrés. La population au maximum ne peut être évaluée au delà de 7 à 800,000 âmes. Les revenus de l’état ne peuvent guère atteindre dans ce moment plus de 4,000,000 de francs.
Les dépenses réduites au minimum pour l’armée, la marine, l’administration de l’état et l’instruction publique, exigent la somme annuelle de 7,000,000. Il y a par conséquent un déficit dans notre budget; et ce déficit de 3,000,000 deviendrait plus considérable, si le trésor de l’état devait faire des avances à l’agriculture, au commerce et à la navigation. Ces avances exigeraient l’addition d’une somme une fois payée de 8 à 10,000,000.
Voici quel serait le mode d’après lequel l’avance serait employée. Je ferais placer 4 ou 5,000,000 dans une banque hypothécaire, laquelle prêterait à 8 pour 100. Dès lors l’usure qui démoralise ce pays serait frappée dans sa source. On prête aujourd’hui à 12, 20 et 25 pour 100 sur gages.
L’oisiveté qui démoralise encore davantage la classe moyenne et celle qui prétend au premier rang dans l’ordre social, cesserait graduellement. La masse improductive des employés publics serait aussi diminuée considérablement, car personne ne pourrait plus solliciter un emploi, sous prétexte qu’il manque d’un moyen de subsister.
Les chefs enfin des troupes de terre et de mer, avec le nombreux cortège de leurs gens, n’accableraient plus le gouvernement de leurs demandes, et le gouvernement ne serait plus contraint, comme il l’est aujourd’hui, de leur accorder de petites gratifications, à l’effet de préserver le pays et le commerce du brigandage et de la piraterie. Ces chefs obtiendraient des dotations en terre. Leurs gens y prendraient part; et en prêtant aux uns et aux autres de quoi bâtir des chaumières et de quoi acheter des boeufs et des semences, le gouvernement ferait de ces mêmes hommes des citoyens paisibles et utiles.
Or pour atteindre à la fin ce double but, le gouvernement devrait pouvoir disposer de 10 à 12,000,000 de francs.
Après m’être tracé ce plan, je me suis demandé si la Grèce n’aurait pas encore
Σελ. 91
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d’autres dépenses à faire pour couvrir de forteresses sa ligne de frontières, pour fonder ses institutions religieuses, militaires, maritimes, ses écoles, et pour payer sa dette extérieure?
Aussi pour couvrir ces dépenses et celles dont j’ai fait mention plus haut, j’ai sollicité des Puissances alliées la garantie d’un emprunt de 60,000,000 lesquels seraient versés dans la caisse de la Grèce, à raison de 10 ou 15,000,000 par an.
Nous espérons toujours que cet emprunt sera conclu; mais si des circonstances majeures le retardaient et le rendaient impossible, n’y aurait-il pas moyen de persuader vos capitalistes de venir à notre secours par un emprunt dont j’ai donné l’idée à M. Eynard? Il vous en parlera sans doute.
Je sais que vous n’êtes pas capitaliste; mais je sais aussi que votre opinion a un grand poids sur celle de vos concitoyens. J’offre des conditions avantageuses qui mè semblent satisfaisantes. J’ai aussi donné à M. Eynard des pouvoirs assez étendus, afin que nulle difficulté ne puisse l’arrêter.
Si nous avons de quoi donner une bonne et ferme direction et un but bien déterminé à l’activité de ce peuple, il occupera rapidement une honorable et belle place dans l’ordre des nations civilisées; mais je le répète, ce but ne peut être atteint que par la fondation de l’état de propriété, et le moyen en doit être le travail. Il se peut que des hommes plus entendus et plus habiles trouvent un meilleur moyen de civiliser la Grèce. Quant à moi, je n’en connais pas d’autre. Je mets fin à cette longue lettre.
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ΠΡΟΣ TON ΣΤΟΥΡΤΖΑ
Correspondance, τόμος IV, σ. 167-172
Στην αρχή ο Καποδίστριας μιλάει για την προσωρινότητα που διακρίνει την κατάσταση στην Ελλάδα. Παραπονείται ότι το μόνο μέτρο που έχει ληφθεί, ήταν η παράδοση των Χανίων στα στρατεύματα του Μεχμέτ-Άλή, συνέπεια του οποίου ήταν η εισροή Κρητών προσφύγων στο ελληνικό κράτος. Η άφιξή τους οξύνει τα οικονομικά προβλήματα, ενώ η σύναψη του δανείου παρουσιάζεται πλέον προβληματική. Οι Άγγλοι όμως πρόκειται να του δώσουν κάποια προσωρινή ενίσχυση. Παρουσιάζεται διατεθειμένος να συνεχίσει την προσπάθειά του και μιλάει για τα σχέδια που έχει παρουσιάσει στη Γερουσία σχετικά με τη διανομή γης σε ακτήμονες. Με τον τρόπο αυτό αυτό το κράτος θα αποκτήσει ένα σημαντικό ετήσιο εισόδημα. Εξάλλου, φαίνεται διατεθειμένος να πουλήση τις γαιοκτησίες. Ζητάει από τον Στούρτζα να σκεφτεί πάνω σε αυτά και να
Σελ. 92
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προτείνει στους κεφαλαιούχους της Οδησσού να συστήσουν μιαν εταιρεία για να αγοράσουν εθνικές γαίες. Ζητάει οι κεφαλαιούχοι της Οδησσού τουλάχιστον να γραφτούν για μικρά ποσά, φτάνει να δώσουν το παράδειγμα σε άλλους έλληνες των παροικιών. Ας σκεφτούν, συνεχίζει ο Καποδίστριας, και το ενδεχόμενο δανεισμού του ελληνικού κράτους με υποθήκη εθνικών γαιών και με επιτόκιο 8%. Στο τέλος ζητάει τη βοήθεια του Στούρτζα ώστε να επωφεληθεί η Ελλάδα από το κληροδότημα του Βαρβάκη για την εκπαίδευση.
A Μ. A. de Stourdza, à Odessa
Nauplie, 10/22 novembre 1830
Mon cher Stourdza, Je profite du départ pour Constantinople du jeune prince Soltihoff, jusqu’ici secrétaire de M. le comte de Panin, pour vous remercier de votre bonne lettre du 7 (19) octobre. Le prince reste à la légation de Russie, et il aura la complaisance de se charger de vos lettres et des miennes.
Notre situation est toujours la même, c’est-à-dire précaire; on nous menace tous les jours de l’exécution des décisions du protocole qui concernent la délimitation, et tous les jours de nouveaux incidents retardent des mesures dont les conséquences ne peuvent être que désastreuses. Tous ce qu’on a fait jusqu’ici après de longs débats et de volumineuses écritures, a été de livrer Candie aux troupes de Méhémet-Ali. Le seul moyen qui me restait pour offrir quelque protection à ceux des malheureux Candiotes qui ne peuvent s’accorder avec les Turcs, c’était de tenir une garnison grecque à Grabuse aussi longtemps que possible, et de ne retirer cette garnison qu’à condition que des soldats de marine des escadres alliées la remplaçassent. Cette cruelle et douloureuse opération vient enfin de s’accomplir. Maintenant les émigrés candiotes arrivent de toutes parts dans les îles et ici, tous dans le dénuement le plus complet, et nous demandent du pain et des chaumières.
Je suis accablé de ce surcroît de dépenses dans un moment où l’on m’écrit de Paris et de Londres que F affaire de l’emprunt est plus que problématique, et que je ne dois pas non plus compter sur la possibilité d’obtenir de nouvelles avances de la part des cours alliées. Ce n’ est que depuis peu de jours que M. Dawkins m’a annoncé qu’il est autorisé à mettre à ma disposition les 20,000 livres sterling que son gouvernement nous avait promises depuis le mois de juin. Avec ce secours qui complète le 1,000,000 et demi accordé par les Puissances sur l’emprunt quelques jours après l’abdication du prince Léopold, je puis à peine satisfaire aux besoins les plus pressants jusqu’à fin de l’année. Mais alors que deviendrons-nous? Je ne cesse de frapper à toutes les portes. S’ouvriront-elles? Dans l’état actuel des choses en France comment l’espérer?
Σελ. 93
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Je suis loin cependant de me décourager. J’ai fait et je continue à faire toutes les démarches possibles pour obtenir ou la conclusion de l’emprunt ou la continuation des avances, et le bon et excellent M. Eynard m’a secondé et me seconde avec un zèle et une activité qui ne sont plus de saison dans notre bas monde. En même temps je mets en oeuvre tous les ressorts imaginables, pour essayer de porter la nation à se suffire à elle-même, du moment qu’elle ne pourra plus espérer les secours que les Puissances lui ont promis.
Nous avons de beaux domaines et des terres incultes qui renferment dans leur sein des trésors. Les unes se composent de plantations de raisins de Corinthe et d’oliviers; les autres sont des terrains fertiles, arrosés par des eaux de source ou de rivière, et à portée de la mer.
Le sénat discute dans ce moment les différents projets que je lui ai communiqués sur un sage système de partager quelques millions de stremmes de terres nationales aux paysans qui ne sont pas propriétaires. Par cette distribution l’état se procurera un revenu annuel considérable, soit qu’il donne ces terres en exigeant une rente perpétuelle sur leur valeur, soit qu’il en exige le prix à de longs termes. Ceci est pour les terres incultes ou mal cultivées. Quant aux domaines, il pourrait les vendre définitivement contre le paiement immédiat de leur valeur. On la fait monter à plusieurs centaines de milliers de talaris, ce qui nous donnerait, si la chose peut réussir, un capital au moyen duquel nous pourrions ou couvrir notre déficit, ou assurer le dividende d’un emprunt que dans cette hypothèse le gouvernement contracterait à l’étranger.
Refléchissez, mon cher Stourdza, sur toutes ces données. Elles vous offrent les éléments que vous pourriez peut-être combiner, dans le double but de résoudre heureusement toutes les questions que vous m’avez adressées par votre dernière lettre.
Pourquoi les capitalistes d’Odessa ne formeraient-ils pas une compagnie qui souscrirait, je suppose, pour la somme de 50,000 talaris? Elle enverrait en Grèce avec l’argent un fondé de pouvoirs qui achèterait des terres; et si elle se décidait à les distribuer aux laboureurs que la guerre a accumulés dans les parages de la mer Noire, je me fais fort de lui accorder de très-bonnes terres aux conditions les plus avantageuses.
Les actionnaires placeraient leurs capitaux à un haut intérêt. Ils deviendraient propriétaires en Grèce; et le jour où ils viendraient s’y établir, ils jouiraient de tous les avantages que donne la fortune. Ils seraient des citoyens utiles, et ils feraient une oeuvre de bien, en procurant du travail et du pain aux malheureux qui sont expatriés. Ils auraient enfin rendu un grand service à 'a nation, à laquelle ils tiennent à honneur d’appartenir.
C’est sur cette grande thèse que je vous engage à pérorer les Inglessis, les Séraphinos, et autres. La somme laur paraîtra peur-être énorme; eh bien! qu’ils se
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cotisent pour une somme moins forte, mais qu’ils donnent au moins le bon exemple; les capitalistes grecs de Trieste, de Vienne et de Livourne le suivront. Sans cela les capitalistes anglais et français finiront par s’emparer des meilleures terres.
Je propose aux richards d’Odessa des terres incultes, dans la supposition qu’ils se décideront à y coloniser les Crées de Mosconissia, de Varna, d’Anchilion, et de Sozopolis, etc., dont vous me parlez. Dans la supposition qu’ils préferent des domaines déjà cultivés, je pourrai également leur en vendre, et avec l’argent que j’en tirerai, ce sera moi qui coloniserai vos protégés.
Enfin s’ils veulent prêter une forte somme au gouvernement grec à l’intérêt de 8 pour 100 et avec l’hypothèque des dits domaines, ils placeront leur argent à la banque, et j’en profiterai également pour accueillir et utiliser ces émigrés. Je ne vous en dis pas davantage sur ce chapitre. C’en est assez pour un homme comme vous.
Quant aux émigrés du Phanare, je n’ai pas de réponse satisfaisante à leur faire. J’ai reçu leur lettre, et j’en ai causé longuement avec M. de Ribeaupierre; sunt verba et voces proetereaque nihil. Je ne me refuserai pas cependant au devoir de leur donner quelque consolation, pour le cas où la Providence nous en accorde à nous-mêmes. Sous peu de jours je vous enverrai ma réponse à leur lettre.
Je ne finirai pas cette lonque lettre sans vous recommander encore une fois l’affaire de Varvakis. Faites tout ce qui pourra dépendre de vous pour que M. Rodofinikin et M. Daschkoff nous procurent les 300,000 roubles. Nous en avons le plus grand besoin pour soutenir nos écoles, et pour leur donner de développement que réclament chaque jour davantage les progrès étonnants des élèves.
Je viens de faire une tournée dans le Péloponèse et dans la Grèce occidentale. M. Cannas qui fait ses premières armes auprès de moi m’a accompagné. Il vous dira qu’à Messolonghi et à Anatolico il y a deux bonnes écoles d’enseignement mutuel, remplies d’élèves pleins de zèle. A Messolonghi il y aura bientôt une école hellénique, qui sera dirigée par l’honnête et respectable professeur Palamas.
Grand Dieu! que de bonnes institutions ne pourrait-on pas fonder; mais où sont les moyens?
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ΠΡΟΣ TON ADAM
Correspondance, τόμος IV, σ. 172-175
Ο Καποδίστριας μιλάει για το πρότυπο αγροκήπιο της Τύρηνθας, που ιδρύθηκε με τη βοήθεια του Εϋνάρδου και για την παρουσία του Παλαιολόγου. Αν και
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το αγροκήπιο ανταποκρίνεται στις προσδοκίες του, η αδυναμία επικοινωνίας του με τις δύο πόλεις, ανάμεσα στις οποίες κείται, το Ναύπλιο και το Άργος δηλαδή, δεν επιτρέπουν οι προσπάθειες που καταβάλλονται εκεί να μεταδοθούν σε μεγάλη ακτίνα. Προτίθεται λοιπόν να προχωρήσει στην κατασκευή μιας οδού που να συνδέει τις δύο πόλεις. Τα 2/3 ήδη του δρόμου αυτού έχουν ολοκληρωθεί. Ζητάει λοιπόν από τον Adam την πώληση των υλικών και εργαλείων που διαθέτει η διοίκηση των Ιονίων νησιών για την κατασκευή δρόμων και τα οποία είναι εξαιρετικά χρήσιμα για την Ελλάδα. Ζητάει ακόμη την παραχώρηση διαφόρων δέντρων.
A Μ. le Général Adam, à Corfou
Nauplie, 15/27 novembre 1830
A l’occasion du départ du bâtiment national qui va chercher à Corfou le généreux secours que nous donne l’Angleterre, je joindrai, mon général, à la lettre d’office par laquelle je vous recommande l’amiral Sactouris, quelques mots pour solliciter un bienveillant accueil de votre part, en faveur des démarches que M. Gérostathis prendra la liberté de faire auprès de vous en mon nom.
Il y a quelques mois que l’arrivée de M. Paléoloque, élève distingué de l’école d’agriculture de Roville, et le don que M. Eynard fait à la Grèce, ont contribué à encourager l’industrie agricole, en mettant le gouvernement à même d’entreprendre la fondation d’une ferme modèle. L’établissement a été en effet formé près des ruines de l’ancienne Tirynthe, et il commence à prospérer, autant que nos faibles ressources actuelles peuvent le permettre. Mais jeté au milieu de cette belle plaine d’Argos, isolé, et sans communication avec les deux villes entre lesquelles il se trouve placé, les avantages que je me promettais d’en faire retirer au pays eussent été en grande partie paralysés. Cette considération, indépendamment de toutes celles qui se présentent pour démontrer l’utilité immense des grandes routes, m’engagea à prendre immédiatement des mesures pour le tracement d’une route, qui en passant devant la ferme-modèle, mènerait en ligne directe à Nauplie et à Argos. Ce tracé s’est efectué; les deux tiers de la route sont achevés, et déjà des roulages de transport et même quelques voutures particulières parcourent journellement la distance qui sépare ces deux points.
Pardonnez-moi, mon général, ces détails. Je m’y artête pour vous donner une idée des espérances que ces premiers résultats me font concevoir, et du prix que je dois attacher à ce que vous vouliez bien me fournir les moyens de leur donner plus de développement.
D’après ce qu’on m’assure, l’administration de Corfou possède pour la construction des grandes routes un matériel três-considérable, consistant en tom-
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tombereaux, charrettes, brouettes, pioches, pelles, rateaux, outils pour briser les pierres, etc. Ces objets ne sont peut-être plus de la même nécessité pour elle à présent que les chaussées traversent en tout sens l’ile, et dans tout les cas elle les remplacerait toujours facilement et à peu de frais. Le gouvernement grec au contraire pour se les procurer aurait non-seulement à supporter des sacrifices pécuniaires considérables, mais aussi la perte de temps qui serait inévitable, s’il devait les commander en France ou en Italie.
Je vous adresserai encore, mon général, une seconde demande, celle d’obtenir de vos pépinières la plus grande quantité d’arbres qu’il vous serait possible de nous céder, en les choisissant surtout parmi ceux d’une croissance rapide, tels que les acacias, les catalpas, les sycomores, et autres que vous, mon général, qui possédez, au dire de tout le monde, un riche et délicieux jardin, connaissez sans doute mieux que moi.
Je m’arrête, et j’abandonne à M. Gérostathis le soin de vous entretenir, s’il le faut, plus longuement du double service que je me permets de vous demander. Il est entendu que le prix de tous les objets que vous auriez la complaisance de nous fournir, serait convenu d’un commun accord entre M. Gérostathis et la personne que vous destineriez à cet effet, et que s’il n’outrepasse pas ce que le gouvernement peut affecter dans ce moment à des dépenses qui ne sont pas de la dernière urgence, le montant vous serait immédiatement remis sur les mêmes 20,000 livres sterling que vous gardez à la disposition du gouvernement.
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ΠΡΟΣ TON MAISON
Correspondance, τόμος IV, σ. 183-186
Ο Καποδίστριας συγχαίρει τον Maison για την ανάληψη των καθηκόντων του ως Υπουργού των Εξωτερικών της Γαλλίας. Μιλάει στη συνέχεια για την αντιπολίτευση και για την αποτυχημένη της προσπάθεια να προσεταιριστεί το στρατό. Πιστεύει πως αν η Κυβέρνηση διέθετε χρήματα θα μπορούσε να μειώσει στο μισό τον αριθμό των στρατιωτών, παραχωρώντας τους γη για να καλλιεργήσουν και βοήθεια για να αγοράσουν ζώα. Έτσι θα γίνονταν παραγωγοί και θα έπαυαν να είναι καταναλωτές. Αν όμως έδιωχνε 2-3000 στρατιώτες χωρίς να τους εξασφαλίσει καμιά βοήθεια, τότε σίγουρα θα τους ωθούσε προς τη ληστεία. Από την στιγμή που οι σύμμαχοι εξακολουθούν να ενισχύουν την Ελλάδα με μικρά βοηθήματα δεν είναι δυνατόν να δοθεί καμιά λύση στα προβλήματα αυτά. Ζητάει τέλος τη βοήθεια του Maison σε σχέση με τις αποφάσεις που πρόκειται να λάβει η Διάσκεψη του Λονδίνου.
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A Μ. le Maréchal Maison, Ministre des Affaires étrangères de S. M. le Roi des
Français.
Nauplie, 20 novembre/2 décembre 1830
La Grèce se félicite d’apprendre que la confiance du roi des Français a appelé Votre Excellence au ministère des affaires étrangères.
Vous avez, Monsieur le maréchal, pris une part si décisive à son avenir, vous y avez si puissamment contribué en la délivrant des Égyptiens, et en-vouant une généreuse sollicitude en faveur de son organisation militaire, qu’elle ne peut pas douter de l’intérêt bienveillant avec lequel vous voudrez bien accueillir les voeux qu’elle forme pour que ses destinées s’accomplissent.
M. le prince Soutzos a déjà eu l’honneur d’exprimer nos voeux à Votre Excellence, du moment où elle a pris la direction des affaires. Il les lui exprimera encore aujourd’hui, au risque de la fatiguer de ses instances.
Il vous démontrera, Monsieur le maréchal, que malgré tous ses efforts, la malveillance n’a pu jusqu’ici atteindre le but qu’elle se proposait. Depuis l’année dernière elle aurait voulu réveiller l’esprit de parti, troubler la tranquillité intérieure, et surtout porter l’armée à la mutinerie et à la révolte. Elle a cependant échoué contre le bon sens du peuple et des soldats.
Ces derniers prennent déjà rang dans le bataillon-modèle que M. le général Gérard organise; et si le gouvernement pouvait disposer des fonds indispensables à cet effet, les vingt bataillons de Rouméliotes seraient déjà réduits à dix, portant fusil à baionette, et faisant le service de troupes disciplinées et régulières.
C’est dans l’attente des secours que je n’ai cassé de solliciter, que je prépare les éléments de cette réforme. Elle aura lieu sans difficultés et avec des résultats immenses pour ce pays, du moment que je pourrai assigner aux soldats qui seraient licenciés quelques arpents de terre et quelques centaines de francs, au moyen desquels ils puissent s’établir et acheter du bétail.
Ces hommes qui sont aujourd’hui consommateurs, deviendraient producteurs. Ayant une propriété ils respecteraient la propriété. Hors de cette combinaison je n’en connais aucune autre.
Licencier 2 ou 3,000 soldats sans leur faire un sort, ce serait donner une fatale consistance aux anciens clephtes, et compromettre non-seulement la sûreté intérieure du nouvel état, mais aussi les relations de bon voisinage avec les Turcs.
Or tant que les cours alliées se borneront à donner des subsides provisoires au gouvernement grec, il ne pourra prendra aucune des mesures qui sont relatives ni à la réforme dont il s’agit, ni à aucune autre conçue dans la pensée de l’avenir. Il est forcé de vivre au jour la journée, et de se tenir dans une situation précaire.
D’autre part cette situation s’aggrave encore davantage à raison des grands
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événements qui ont eu lieu en France et dans d’autres états, depuis les derniers jours du mois de juillet. M. le prince Soutzos aura l’honneur de mettre sous vos yeux mes observations à cet égard, et je vous supplie, Monsieur le maréchal, de ne pas leur refuser votre attention.
Je n’abuserai pas de vos moments, Monsieur le maréchal, en répétant encore ici les raisons majeures qui me portent à solliciter la prompte décision des questions sur lesquelles la conférence de Londres doit se prononcer définitivement. J’ oserai néanmoins vous faire observer qu’à la longue le statu quo est inadmissible, et qu’il sera fatal pour ce pays, si son gouvernement est privé de tout secours pécuniaire: Celui que M. Eynard a demandé au mois de mars devient indispensable, quand même les autres questions seraient décidées dans ces entrefaites.
Je demande pardon à Votre Excellence de tout ces détails. Elle a eu la bonté de me parmettre jusqu’ici de lui en faire part, et j’aime à espérer qu’elle ne me refusera pas cette consolation par la suite.
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ΠΡΟΣ TON ΣΤΡΑΤΗΓΟ SCHNEIDER
Correspondance, τόμος IV, σ. 268-277
Στο γράμμα του αυτό ο Καποδίστριας προτίθεται να παρουσιάσει τα ευνοϊκά αποτελέσματα που θα είχε για την Ελλάδα ο γαλλικός εποικισμός. Ο πληθυσμός της Ελλάδας, πιστεύει, έχει μειωθεί σημαντικά σε σχέση με τις δυνατότητες που προσφέρει η γη της εξαιτίας του πολέμου. Στη συνέχεια πληροφορεί τον Schneider για τα διάφορα μέτρα που κατά καιρούς έχουν ληφθεί για την επέκταση της καλλιέργειας της γης, όπως και για τις σημαντικές καταπατήσεις εθνικών γαιών που έχουν πραγματοποιηθεί. Από την κατάσταση αυτή προκύπτει 1. Ότι οι χωρικοί θεωρούν τους εαυτούς τους νόμιμους κληρονόμους των τουρκικών ιδιοκτησιών και ότι 2. Οι προεστοί και οι δημογέροντες δεν φαίνονται διατεθειμένοι να παρέμβουν ώστε να σταματήσουν οι καταχρήσεις στην εφαρμογή των μέτρων που αφορούν τις εθνικές γαίες. Σκιαγραφεί στη συνέχεια το σχέδιο του το οποίο αποτελείται από τα εξής σημεία. 1. Να εξετάσει τη νομιμότητα των τίτλων ιδιοκτησίας. 2. Να προικοδοτήσει τους ακτήμονες κάθε κοινότητας με γη ανάλογη με τις δυνατότητες που έχουν να την καλλιεργήσουν. 3. Να εκτιμήσει την αξία της γης αυτής και να πιστώσει ανάλογα τους προικοδοτούμενους. 4. Το χρέος αυτό θα εξωφληθεί τοκοχρεωλυτικά 5. Με τις ίδιες συνθήκες θα μπορούσαν να αποκτήσουν γη και όσοι διαθέτουν ήδη, αλλά τη φορά αυτή μετά από πλειστηριασμό. Παραπονείται έμμεσα ότι η Γερουσία δεν συμμερίζεται τις προθέσεις του και τα σχέδια του, αλλά ότι δεν μπορεί να προχωρήσει στην
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υλοποίηση τους χωρίς τη συγκατάθεσή της. Με βάση τα δεδομένα αυτά, συνεχίζει ο Καποδίστριας, ξένοι έποικοι δεν θα μπορούσαν να εγκατασταθούν στην Ελλάδα παρά αφού έχει ήδη προχωρήσει η διανομή της γης στους κατοίκους της χώρας. Στην αντίθετη περίπτωση, προβλέπει σημαντικές αντιδράσεις. Αναφέρεται στο παράδειγμα των Κρητικών και των αντιδράσεων που συνάντησαν όπου πήγαν να εγκατασταθούν. Συνοψίζοντας, λοιπόν, υποστηρίζει ότι η Κυβέρνηση δε θα μπορούσε να εγγυηθεί την ασφάλεια, την προστασία και να προσφέρει διευκολύνσεις σε εποίκους πριν εξασφαλίσει τις ίδιες παροχές στους κατοίκους των επαρχιών, όπου θα εγκατασταθούν οι έποικοι.
Ελπίζει πάντως ότι η Γερουσία θα δεχθεί τα σχέδια του και ότι έτσι, στο μέλλον, θα είναι δυνατός ο εποικισμός Γ άλλων στην Ελλάδα. Στο τέλος, ο Καποδίστριας αναφέρεται στις συνθήκες και τις προϋποθέσεις κάτω από τις οποίες θα μπορούσε να γίνει γαλλικός εποικισμός.
A Μ. le Général Schneider
Nauplie, 8/20 juin 1831
Ainsi que j’ai eu l’honneur de vous l’annoncer par ma lettre du 1 (13), je vais aujourd’hui vous faire part de mes observations sur les conditions auxquelles le bienfait d’une colonisation française pourrait être procuré à la Grèce.
Je ne vous enverrai pas un mémoire: mes nombreuses et pénibles occupations ne m’en laissent pas le temps. Je causerai néanmoins, Monsieur le général, avec vous la plume à la main de cette affaire majeure.
La population de la Grèce, sortie à peine de quatre siècles d’esclavage, et réduite par la domination turque à moins d’un tiers de ce que peut nourrir le sol fertile du pays, a été aussi décimée, dispersée, durant une lutte sanglante et l’absence de tout pouvoir sagement et fortement organisé.
Les hommes cependant qui se sont efforcés, dans cette époque de désordre et de crise, de donner à la nation des lois et de la gouverner, ont statué par un acte législatif que chaque village avait droit de labourer les domaines qui dans ses limites appartenaient naguère aux Turcs, et que chacun pouvait en outre défricher et cultiver telle terre qu’il aurait choisie, sauf à payer dans un cas comme dans l’autre une triple dime à la caisse publique. Depuis deux ans cette redevance a été réduite d’un tiers.
Indépendamment de cet acte législatif, d’autres ont été rendus, autorisant l’aliénation des biens-fonds et des terres. Plus tard de nouveaux actes les ont invalidés; mais ce que nul acte n’a empêché, ce sont les usurpations des propriétés de l’état, lesquelles sont encore retenues dans ce moment comme propriétés particulières, et dont on prétend que la valeur est très-considérable.
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De cet état de choses il résulte:
1o. Que les paysans se considèrent comme les héritiers légitimes de toutes les propriétés turques, et notamment de celles qui par la nature du sol ou par les avantages de l’irrigation exigent peu de travail et offrent un produit très-considérable. Ils se contentent donc d’en jouir aux conditions auxquelles ils prétendent les cultiver maintenant.
2. Une grande partie des citoyens qui sont dans la classe des primats et des démogérontes, ne pouvant et ne sachant s’élever à l’appréciation véritable de leurs propres intérêts, ne sont nullement disposés à employer leur influence afin de faire cesser les abus qui se commettent journellement dans l’exécution des mesures concernant les terres nationales, abus qui arrêtent dans sa source nonseulement toute amélioration agricole quelconque, mais qui en se perpétuant rendraient même impossible la restauration sociale et politique de la Grèce.
Quant au premier point, il suffit d’observer que le paysan laboure aujourd’hui la terre qui lui convient, et qu’il ne paie l’impôt qu’en raison du produit. Quant au second, il est aisé de concevoir comment des hommes formés pendant si longtemps à l’école du gouvernement turc, ne se familiarisent pas volontiers avec l’idée que ce n’est qu’en plaçant la propriété sous la sauvegarde du bon droit qu’ils peuvent fonder leur constitution. Ils aiment plutôt laisser les choses in statu quo et se trouver encore, comme par le passé, les chefs de prolétaires, et non citoyens ayant chacun quelque propriété légitime, ne fût-ce que de quelques aprents de terre.
Depuis que j’ai eu la direction des intérêts de la Grèce, mes efforts ont tendu constamment à porter, d’une part les cultivateurs, de l’autre les primats et les démogérontes, à reconnaître d’un commun accord qu’il faut procéder sans retard aux mesures suivantes:
1o. A la légitimation des propriétés particulières acquises depuis 1821, et par conséquent à l’examen des titres sur lesquels chacun se croit en droit de les faire confirmer.
2o. A doter chaque province, c’est-à-dire les citoyens qui la composent et qui ne seraient pas propriétaires, d’une portion de terre analogue aux moyens qu’ils auraient de la cultiver.
3o. A l’estimation de la valeur de ces portions, et selon le prix de l’estimation, à l’inscription au crédit de la caisse publique du montant du capital, à charge du citoyen qui serait devenu propriétaire.
4o. Cette dette serait payée par lui, à raison d’un tant pour 100 par an sur le capital, selon la qualité de la terre, et proportionnellement au revenu qu’il en retirerait. Par example un citoyen qui serait devenu acquéreur d’un terrain dont l’estimation aurait fixé la valeur à 10,000 phénix, se libérerait de sa dette en vingt-cinq ans, si c’était le 4 pour 100 qu’il en payât. Il est entendu que l’acquéreur paierait en sus la dîme sur le produit des différentes récoltes qu’il ferait.
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5ο. Aux mêmes conditions pourraient aussi acquérir des terres ceux des citoyens des provinces qui en possèdent déjà; mais ces derniers ne les obtiendraient qu’aux enchères publiques, qui en seraient faites par le gouvernement.
En exécutant les dispositions de l’article 4 on constituerait les provinces, et en donnant suite à celles de l’article 5 on ne refuserait pas aux propriétaires un moyen peu onéreux de donner de l’accroissement et de la consistance à leur fortune.
C’est en partant de ces principes et de ces vues, que j’ai eu souvent des entretiens avec les primats et les laboureurs de plusieurs provinces, et j’ose me flatter de leur avoir fait partager ma conviction.
Je n’en dirai pas autant à l’égard du sénat, auquel j’ai adressé depuis une année et demie des messages sur ces questions. Cependant sans l’assentiment du sénat il m’est impossible de procéder aux mesures d’exécution, attendu que les décrets du congrès d’Argos exigent le concours de son opinion, toutes les fois qu’il s’agit de dispositions concernant les biens nationaux. Ayant néanmoins persévéré dans ma résolution de rendre dépendante de l’organisation de la propriété l’organisation constitutionnelle du pays, j’aime à espérer que sous peu le sénat consentira aux mesures indiquées ci-dessus.
Je suis entré, Monsieur le général, dans ces détails pour arriver à une première conclusion sur la question de savoir comment les colons étrangers et leurs familles peuvent être assurés de trouver en Grèce protection, sécurité et facilité pour leur établissement, et pour acquitter peu à peu le prix du terrain qui leur serait accordé.
Mon opinion est que le gouvernement ne saurait leur offrir ces garanties, que du moment où les habitants des provinces, au milieu desquelles les colons fonderaient leur établissement, seraient devenus eux-mêmes propriétaires, d’après le système dont j’ai tracé plus haut les bases.
Les Grecs ne sont pas assez avancés dans la civilisation pour ne pas être jaloux des étrangers qui viendraient s’établir dans leur pays, au moyen de la protection et des avantages que le gouvernement leur offrirait.
Il y a plus. Ces sentiments s’exaspéreraient par des observations que des malveillants ne manqueraient pas de faire. Ils diraient aux habitants: "Vous avez prodigué les sacrifices pour vous affranchir des Turcs, qui seuls étaient les propriétaires de votre sol. Vous êtes demeurés prolétaires; ce sont encore des étrangers qui vont devenir vos maîtres, et c’est à eux que votre gouvernement donne la préférence; c’est à eux qu’il commence à donner des terrains et le droit de propriété.”
Un exemple très-récent me confirme dans cette appréhension. Les Candiotes qui se sont réfugiés dans le nouvel état ont obtenu, avec l’assentiment du sénat, quelques arpents de terre dans plusieurs provinces. A l’exception des habitants de
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Coron, qui leur ont fait bon accueil, les autres ont protesté contre les mesures du gouvernement; et ce n’est pas sans beaucoup de peine que j’ai pu parvenir à ménager à ces malheureux Candiotes l’espoir de vivre paisiblement du prix de leur travail, aux environs des villes, telles que Argos, Corinthe, et Monembasie.
Les mesures qui les concernent ont été enfin arrêtées avec l’assentiment des primats de ces provinces; mais cet assentiment est-il sincère? A plus forte raison il en serait de même des difficultés insurmontables que le gouvernement rancontrerait pour l’établissement de colons étrangers dans la plaine qui s’étend de Gargaliano à Arcadie ou dans la vallée de l’Alphée, s’il n’organisait d’avance, comme je l’ai exprimé tantôt, la propriété des habitants des provinces qui touchent la belle vallée et la magnifique plaine dont il est question.
On pourrait objecter peut-être que la proximité des places de la Messénie et l’occupation militaire de ces places donneraient des gages de sécurité et de protection à la colonie. Je ne pense pas que des garanties semblables soient celles qu’il faut réclamer, et moins encore que le gouvernement grec doive être appelé à les procurer à leur égard.
En considérant donc l’établissement d’une ou de plusieurs colonies, indépendamment de tout appui de la part des troupes étrangères, je répéterai encore la même opinion. "Je ne crois pas que le gouvernement puisse répondre de la protection, de la sécurité, des avantages, et des facilités qu’il devrait accorder aux colons, avant d’avoir assigné aux provinces respectives les terres qui seraient réparties parmi les habitants, et dont ils auraient la propriété.”
Cette opération préalable mettrait le gouvernement en mesures de disposer du surplus des terres, sans que les habitants puissent élever la moindre réclamation, tandis qu’il ne le pourrait pas légalement aujourd’hui, et avant que la répartition susmentionnée soit faite. Il opérerait d’une part sans avoir des données positives sur les besoins de telle et telle province, et ouvrirait de l’autre la voie à des réclamations qui auraient au moins l’apparence de la légitimité.
Comme j’ai eu l’honneur de vous le faire observer, j’aime à espérer que le sénat accueillera mon plan, et que sous peu je serai dans le cas de le mettre à exécution.
Dans les entrefaites le temps pourrait être mis à profit de part et d’autre, pour hâter le moment où la colonie serait établie. Le gouvernement grec vous annoncerait officiellement les conditions auxquelles il ferait des concessions de terres aux colons, et votre gouvernement se plairait à son tour à lui faire connaître des conditions auxquelles il permettrait que des Français vinssent s’établir en Grèce. Sur l’une et sur l’autre partie de cette transaction, je ne puis vous donner ici que mon opinion personnelle, sans contracter d’avance aucune responsabilité quant à celle qu’émettrait le sénat.
Selon moi le gouvernement devrait accorder aux colons étrangers des terres
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aux mêmes conditions auxquelles il les aurait accordées aux Grecs eux-mêmes, bien entendu toutefois que les colons contracteraient l’engagement de se faire naturaliser et de devenir citoyens du nouvel état. Ces conditions sont celles dont j’ai fait mention dans les articles 3 et 4.
En supposant que les colons fissent les premiers frais d’établissement, le gouvernement pourrait leur accorder en compensation les dégrèvements dont on conviendrait.
Dans l’hypothèse que les colons voulussent se réserver le droit de rentrer dans leur pays à l’expiration d’un terme qui serait fixé, ils seraient en droit d’aliéner leurs propriétés, mais à des citoyens grecs ou à des étrangers qui s’engageraient à le devenir aux mêmes conditions que leurs devanciers.
Il ne m’appartient pas d’annoncer ici les garanties que le gouvernement grec devrait exiger sous le rapport de la moralité, de la conduite et des bonnes habitudes de travail des colons.
Si les colons se décident à devenir citoyens du nouvel état, c’est après trois années révolues, à dater du jour de leur établissement en Grèce, qu’ils seront appelés à exercer les droits dont jouissent les indigènes, en ce qui concerne le droit politique, c’est-à-dire le droit de suffrage. Sous tous les autres rapports ils seront considérés comme les autres citoyens de l’état. Si c’était pour un temps limité qu’ils devinssent colons, alors ils n’obtiendraient pas le droit de suffrage, mais ils seraient assimilés pour le reste aux autres citoyens de la province.
Si votre gouvernement, Monsieur le général, désire donner suite à cette oeuvre de bien, j’oserai vous engager à lui proposer de vouloir bien s’adresser officiellement au gouvernement grec, et lui faire part des arrangements qu’il considérerait comme propres à rendre possible et utile une colonisation française en Grèce. En réponse le gouvernement grec s’empresserait de mettre sous ses yeux les clauses qu’il accepterait, et de cette manière l’affaire marcherait promptement vers son but.
Je vous demande pardon, Monsieur le général, de la longueur de cette lettre; à peine, j’ose vous le répéter, me laisse-t-on le temps de la lire. Je vous réitère l’assurance de ma considération la plus distinguée.
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Ψηφιοποιημένα βιβλία
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Α΄, 1976
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Β΄, 1978
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Γ΄, 1980
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Δ΄, 1984
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ε, 1984
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. ΣΤ΄, 1984
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ζ΄, 1986
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄, 1987
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄, 1983
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Le remboursement de l’emprunt s’opérerait par l’émission d’obligations portant intérêt, lesquelles stipuleraient que les prêteurs s’engagent à recevoir en paiement du capital l’équivalent en terres, dès que le gouvernement sera en mesures de procéder à la vente des biens nationaux. A son tour ce dernier accepterait alors comme argent comptant celles des obligations que les prêteurs auraient préféré négocier. Jusque-là les intérêts (ils pourront être de 5 à 6 pour 100) leur seraient exactement payés. Le gouvernement ne se refuserait pas même à leur assigner à cet affet un fonds spécial, savoir une petite partie du produit des domaines, et dans ces entrefaites les parties contractantes auraient tout le temps d’établir d’un commun accord le prix des terres destinées au remboursement de l’emprunt, soit au moyen d’une expertise contradictoire, soit en prenant pour base de l’évaluation le revenu de dix années.
Ces premières indications seraient bien imparfaites pour tout autre qui connaîtrait ce genre d’affaires moins bien que vous. Veuillez donc vous donner la peine de les développer vous-même, de les rectifier, enfin d’en former le fond d’un projet que vous présenteriez aux capitalistes de l’Europe. Si vous voyiez la possibilité d’en arrêter dès à présent avec eux les dispositions, à des conditions réciproquement avantageuses, vous avez plein pouvoir de le faire, et vous m’enverriez dans ce cas le contrat aussi promptement que possible, pour que le gouvernement puisse l’approuver et le signer.
Je ne vous cacherai pas que je nourris l’espoir de vous voir remplir avec succès la commission dont je vous charge; car mes propositions me paraissent cadrer avec celles qu’une compagnie française vient de m’adresser par l’entremise de M. Pois de Bard, son fondé de pouvoirs. C’est M. Delaborde qui l’a muni d’instructions relatives au projet de cette compagnie, et il vous donnera par conséquent toutes les informations que vous pourrez désirer à ce sujet. M. Pois de Bard m’assure qu’il s’agirait de réunir une somme de 12,000,000, que les actionnaires emploieraient à l’achat et à l’exploitation de terres en Grèce.
Ma proposition leur offrirait peut-être, avec non moins d’avantages, plus de sûreté. Car ils placeraient leurs capitaux à un intérêt supérieur à celui de tous les effets publics de l’Europe, et à l’expiration de quelques années (je présume que ce ne sera guère au delà de trois à quatre ans) ils se trouveraient en possession de terres, dont le prix aurait été équitablement arrêté. Au contraire, si la compagnie achetait en ce moment des propriétés, soit turques, soit grecques, elle s’exposerait non-seulement à être trompée dans ces transactions si difficiles dans ce pays, mais elle soulèverait aussi un crigénéral contre elle et contre le gouvernement, que les nationaux accuseraient de livrer des provinces entières à des spéculateurs étrangers, lorsqu à peine une fraction du peuple possède un morceau de terre.
Je le répète, à moins qu’on ne me donne un fonds de 1,500,000 francs, et cela une heure plus tôt, l’Eubée et ΓAttique resteront entre les mains des Turcs,